Si vous vivez un deuil à la suite d’un suicide

Le deuil causé par un suicide est un deuil normal qui comporte cependant des particularités. Choc, déni, refus d’accepter la nature de la perte… On doute souvent de la véracité de la thèse du suicide. Plusieurs sentiments peuvent naître chez les personnes vivant le deuil :

La culpabilité
« Qu’ai-je fait, omis de faire ou aurais-je pu faire? », « Si j’avais fait ceci »… Le sentiment de culpabilité est souvent dirigé vers soi-même. On se sent impuissant, incompétent.

La colère
Il s’agit d’un sentiment souvent difficile à exprimer car il est dirigé contre la personne qui s’est suicidée, celle que l’on aime. On ressent alors ce geste comme du rejet, de l’abandon.

La honte
Le suicide porte encore son héritage social de tabous. Il n’est pas étonnant qu’un sentiment de honte puisse s’installer. Par crainte du jugement social, plusieurs choisissent de ne pas en parler, de s’isoler, ce qui rend le deuil plus difficile.

Le rejet et la stigmatisation sociale
Il semble que la communauté juge plus sévèrement les personnes endeuillées à la suite d’un suicide. On remarque des réactions émotives et de détresse qui peuvent conduire à des manifestations d’évitement, d’accusation et de blâme qui auront pour conséquence d’isoler la personne endeuillée.

L’incompréhension
On recherche une explication, un coupable, une cause. « Pourquoi? » est une question souvent laissée sans réponse.

Que faire si vous avez perdu quelqu’un par suicide?

  • Parlez de votre peine;
  • Racontez les détails du suicide, de vos réactions;
  • Partagez vos peurs et vos doutes;
  • Trouvez quelqu’un qui puisse être une bonne oreille et vous rassurer;
  • Faites valider vos émotions.

Les étapes du deuil

Pour les personnes endeuillées par suicide, les réactions de deuil peuvent être qualitativement différentes à plusieurs égards de celles provoquées par une autre mort tragique. Il arrive que des réactions telles la culpabilisation, la colère, une impression de rejet ou de honte, des idées de suicide et l’acharnement à trouver une explication au geste, soient plus intenses et qu’elles agissent sur le deuil.

Le nombre d’étapes du deuil peut varier. Voici les quatre principales (selon Bowlby, 1985) :

  1. L’engourdissement
  2. La protestation
  3. La désorganisation
  4. La réorganisation

Chaque personne touchée par un suicide tentera de traverser ces étapes à sa manière, avec ses forces et ses limites personnelles, mais aussi en allant chercher de l’aide.

1. L’engourdissement
La personne est encore sous le choc. Elle ne réalise pas encore la perte de l’être cher. La personne peut avoir l’air de fonctionner sur le « pilote automatique ». C’est une période saine qui déconnecte l’endeuillé de ses émotions pour lui permettre de tranquillement s’adapter à la situation.

2. La protestation
On doit faire face à la perte d’un être cher. C’est généralement difficile à accepter, on ne veut pas y croire. La colère, la culpabilité et les questionnements sont très présents.

3. La désorganisation
Cette phase s’amorce quand la personne prend peu à peu conscience du caractère permanent de la perte. Il peut y avoir colère, rage, anxiété, douleur, désespoir. Il faut redéfinir sa vie sans la présence de l’être aimé.

4. La réorganisation
C’est la période durant laquelle l’acceptation de la perte se fait progressivement. On pourrait parler d’une phase de réadaptation. C’est l’aboutissement du processus de deuil. La douleur n’a pas disparu, mais prend de moins en moins de place, même si elle revient parfois subitement à des moments ou à des dates particulières.

Les ressources pour les endeuillés

Les services d’aide pour les personnes endeuillées visent particulièrement l’expression des émotions, l’identification des sentiments d’isolement liés à la peur et à la crainte du jugement et l’accompagnement dans le processus du deuil.

Il ne faut surtout pas hésiter à demander de l’aide auprès des ressources de la communauté.

Appelez le Centre de prévention suicide de la Haute-Yamaska 450 375-4252 pour connaître les services offerts tel que le suivi de deuil ou des groupes pour endeuillés.

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